Contexte
Le Nord possède un potentiel économique, culturel et symbolique immense et son développement est, depuis les années cinquante, un des moteurs de l’économie du Canada. Cependant, si les ressources du Nord ont clairement profité au sud du pays, les retombées ont été plus limitées pour les habitants du Nord : les communautés autochtones et les nouvelles communautés nées de l’exploitation des ressources étaient à la merci des modèles de développement trop souvent conçus dans une perspective à court terme. Ces communautés sont caractérisées par leur position périphérique par rapport aux prises de décisions, par l’absence de contrôle sur le développement des ressources et sur leur dépendance aux transferts gouvernementaux. En fait, le Nord est une région sous-développée qui fait face à des défis importants. Dans le cas des populations autochtones, on assiste à une importante croissance démographique accompagnée de nombreux problèmes sociaux.
Mission
La Chaire de recherche INQ sur le développement durable du Nord vise à améliorer la connaissance des enjeux du Nord et à repenser les modèles de développement pour éclairer la prise de décision en termes de développement durable pour les gouvernements provincial et fédéral, les municipalités et les organisations inuites
Subventions de recherche
La Chaire de recherche INQ sur le développement durable du Nord a vu le jour grâce au soutien financier de la Société Makivik et d’ArcelorMittal Mines Canada. Elle est dorénavant financée par la Société Makivik et l’Institut nordique du Québec. Depuis sa création en 2011 la Chaire a obtenu 5,5 millions de dollars en subventions de recherche.
Objectifs
Cette chaire propose de repenser le développement du Nord en termes de développement durable, d’une part en mettant le développement social, humain et la protection de l’environnement sur le même pied que le développement économique et d’autre part en s’assurant que le développement profite d’abord au Nord, où les besoins sont très importants. En effet, seule une vision globale du développement pourra amener une réelle prospérité à long terme et l’amélioration des conditions de vie du Nord permettra de diminuer les paiements de transferts en provenance du Sud. En améliorant la relation du Canada avec le Nord pour que ce dernier ne soit pas simplement une réserve de ressources, le Sud et le Nord pourraient devenir des partenaires et, ainsi, contribuer à leur développement réciproque. Pour y arriver, la Chaire a pour objectif principal d’analyser et de définir des modèles de développement basés tout d’abord sur les besoins spécifiques du Nord qui répondent aux impératifs d’un développement durable dans un contexte nordique.
Plus spécifiquement, les objectifs de la Chaire sont les suivants :
- Faire un inventaire du capital naturel, humain, social et financier du Nord et analyser les facteurs structurels faisant obstacle au développement durable du Nord.
- Documenter et analyser les facteurs qui favorisent un développement durable du Nord et produire des scénarios permettant un développement harmonieux des ressources naturelles, humaines, sociales et financières du Nord.
- Comprendre et analyser les facteurs qui contribuent à la viabilité et à la pérennité des communautés nordiques.
- Améliorer la capacité de recherche en sciences sociales en favorisant la création d’un centre de recherche en sciences sociales au Nunavik.
- Encourager la participation et la formation de chercheurs inuits en offrant des formations et des bourses d’études.
Programme
La Chaire aborde la question du développement durable du Nord à partir de quatre axes de recherche :
- Le développement économique
- Le développement politique et institutionnel
- Le développement social et culturel
- Le développement humain
En plus d'intégrer ces quatre axes à une perspective interdisciplinaire, la Chaire favorise la production et la diffusion de connaissances par les chercheurs et les partenaires. Elle veut ainsi contribuer à améliorer les connaissances sur le Nord et à éclairer les prises de décision.
Partenaires
Fondée en 1975, la Société Makivik représente les Inuits du Nunavik au Québec et gère les indemnités versées par le gouvernement du Québec liées à la Convention de la Baie James et du Nord québécois.
L'institut nordique du Québec (INQ) est un regroupement d’expertises québécoises dans les grands secteurs de la recherche nordique et arctique mis au service du développement durable du Nord.